La Grèce peut devenir un centre régional de services
Dans cinq, dix ans quel visage économique aura la Grèce ?
Nous sommes en train de retrouver la stabilité budgétaire et la compétitivité. Ces deux facteurs constituent les fondations de la Grèce nouvelle qui sera davantage tournée vers l’extérieur. Nous ne serons jamais un poids lourd industriel. En revanche, nous avons notre carte à jouer dans le tourisme, le transport maritime, l’agriculture. J’étais très impressionné par la qualité des présentations et par les progrès réalisés par les sociétés agro-alimentaires grecques représentées au salon SIAL de Villepeinte. La Grèce est le point d’entrée logistique de l’Europe. C’est sur ce terrain que nous allons beaucoup investir avec le développement des infrastructures portuaires et ferroviaires sans oublier l’énergie avec notamment le gazoduc trans-adriatique (qui achemine le gaz naturel ukrainien vers l’Europe à partir de la Grèce NdlR ). En somme, la Grèce peut devenir un centre régional de services.
Le poids de l’Etat reste toutefois très important…
Nous voulons avoir une économie largement dominée par le secteur privé. Nous avons déjà réalisé beaucoup de réformes dans ce sens. Les privatisations et la réduction de la voilure de l’Etat vont compléter la mutation. Dans les dix prochaines années, les privatisations correspondront à 25 % du PIB. Les privatisations deviendront ainsi un catalyseur pour les activités privées. D’ores et déjà, après les mesures de discipline budgétaire, les dépenses publiques sont parmi les plus faibles en Europe relativement au PIB. Nous allons supprimer 150.000 postes de fonctionnaires, nous avons baissé la masse salariale et réduit les dépenses publiques. Le moteur de la croissance sera le secteur privé.
Comment effacer l’excès de très petites entreprises ?
La consolidation est en passe de se faire à la dure,t sans mécanismes d’accompagnement, à cause de la crise. Exemple : les banques.
Ces firmes pourraient plonger dans l’illégalité pour vivre….
Ce n’est pas le cas. La population et les entreprises deviennent de plus en plus conscientes de la nécessité de fixer et de payer le juste prix sans enfreindre la loi.Nous voudrions aussi réduire la taxe sur les bénéfices des sociétés pour renforcer la compétitivité. Mais pour l’instant nous n’en avons pas les moyens.
Où en est la réforme fiscale ?
Tout d’abord, nous avons commercé à croiser les données sur les actifs et le train de vie des contribuables afin d’identifier les éventuels fraudeurs.
Nous sommes en train d’informatiser nos services fiscaux. Enfin, nous oeuvrons pour rapatrier les capitaux qui ont été exportés. C’est vital pour accroître les dépôts bancaires et, par là, aider au redémarrage des prêts aux acteurs économiques. Nous négocions un accord fiscal avec la Suisse.
Nous travaillons sur une liste de 54.000 contribuables qui ont exporté des capitaux dans les deux dernières années. Enfin, à plus longue échéance, nous envisageons à une amnistie fiscale pour encourager les rapatriements de capitaux.